Arrivée à l'Institut [terminé]

Conny O'Malley



Un bus avait conduit la jeune fille à quelques centaines de mètres de l'Institut. Elle avait passé la nuit dans celui-ci pour se rendre jusque ici. Un épais sac à dos en peluche sur le dos et un autre ourson en peluche dans la main, elle avait découvert l'enceinte avec beaucoup de surprises. L'endroit était immense, et sous le soleil des petites heures du jour, il avait quelques choses d'accueillant. Néanmoins, elle ne fut pas à son aise dans ces murs, et quand elle pénétra dans l'enceinte des bâtiments, elle ressentit un profond désarroi. Elle avait toujours vécu dans ce qui pourrait s'apparenter à un placard à balai miteux, et entrait dans une réelle maison pour la première fois. Son regard erra de longues minutes sur les murs et les toiles avant qu'un homme en fauteuil ne l'accueil. Il était venu à sa rencontre sans même s'annoncer, ce qui la surprit. Il la conduit jusque dans son bureau où il lui expliqua un paquet de choses. Elle comprit ensuite au fil des tirades qu'il déblatérerait, qu'il était le directeur et qu'il pouvait lire dans les pensées. Il l'accueillit ainsi à bras ouvert en lui disant qu'ils avaient une chambre pour elle et qu'elle n'avait plus à se faire de soucis pour rien.

À la sortie de cet entretien, elle avait une clef, un plan, et la bienvenue dans cette immense demeure, avec un emploi du temps et des obligations à respecter. Un peu déboussolée, elle revint au point de départ : le hall d'entrée, et s'assit sur un des lourds fauteuils qui se trouvaient à droite des escaliers. Elle avait besoin d'un instant pour souffler et digérer ce qui semblait être un nouveau départ.

Cédric O'Connor



Cédric sortit de sa chambre. Il ne trouvait pas le sommeil. Il pensait à son pouvoir trop puissant pour un enfant de 14 ans. Il n'y avait personne dans les couloirs. Il descendit les escaliers et arriva dans l'entrée principale. Soudain, il vit une silhouette dans un fauteuil. Le jeune garçon était timide et il n'avait pas envie de déranger quelqu'un. Mais son corps n'écoutait pas son cerveau. Il marchait vers le fauteuil. Il s'arrêta et vit une jeune fille. Il ne la connaissait pas. Il dit :
« B...Bonjour... Tu... Tu es... nouvelle ? »

Il était surpris de lancer une conversation étant donné qu'il ne parlait que très rarement...

Conny O'Malley



Conny était plongé dans ses souvenirs d'il y a tout juste quelques jours. Son corps encore marqué de bleus, n'était pas caché par ses vêtements trop légers pour la saison. Elle se cachait derrière ses cheveux qui lui tombait à l'ange du visage et ignoraient les nombreuses silhouettes qui défilaient devant ses yeux. Ce gargouillis de monde la rendait terriblement mal à l'aise. Pour parer à son anxiété, elle serrait le lapin en peluche qui la suivait partout. Dans ce monde trop cruel pour elle, c'était sa seule attache avec un moment de bonheur.

Alors, quand une voix l'arracha à ses rêveries obscures, elle leva un regard glaciale sur celui qui venait s'adresser à lui.

« Mh... peut-être », grommela-t-elle en tentant de masquer ses bras dans son gilet de laine.

Elle fut surprise de découvrir un garçon qui semblait encore plus mal à l'aise qu'elle. Ce qui la détendit un peu, malgré son état de tension extrême.

Cédric O'Connor



La jeune fille n'avait pas l'air disposé à parler. Cédric décida donc d'abandonner. Il s'assit sur un fauteuil et attendit.

« Tu t'appelles comment ? Moi c'est Cédric... Cédric O'Connor... », lâcha-t-il.

Il regretta d'avoir posé la question car il n'allait sûrement pas se revoir étant donné la sociabilité de la jeune fille.

"C'est quand même dingue qu'il y ait des gens moins sociable que moi", pensa-t-il.

Conny O'Malley



Elle le laissa prendre place dans un des fauteuils à ses côtés, et observa son petit manège. Ses questions, ses hésitations. Elle mordilla sa lèvre et pinça les manches de son gilet en baissant les yeux sur le sol. Il n'avait pas l'air mauvais, mais elle ne pouvait retirer cette barrière qu'elle se forçait à avoir depuis toute petite.

« Conny », souffla-t-elle en détournant le regard vers la porte d'entrée qui venait de s'ouvrir sur un groupe l'élève bruyant. « Mon prénom, c'est Conny. »

Ses cheveux cachaient toujours une partie de son visage et elle serra de nouveau son ourson. Elle avait pourtant passé l'âge d'avoir ce genre d'objets, mais sans lui, elle serait probablement devenue une hystérique, si ce n'est pire.

Cédric O'Connor



"Si elle veut pas parler, qu'elle me le dise ! pensa-t-il. Oh et puis merde, j'en ai marre, j'ai essayé !"

Il se leva et dit :
« Et bien, je suis vraiment content de t'avoir connu ! »

Puis, il se tourna et s'éloigna.

Conny O'Malley



Elle le regarda se lever et s'éloigner, dépiter. La peur des autres la terrorisait, mais dorénavant, elle avait une nouvelle crainte : ce qu'elle pouvait faire aux autres. Elle n'avait pas réellement compris les enjeux de son pouvoir l'autre soir, encore moins l'ampleur qu'il pouvait avoir. Cependant, ce garçon était gentil avec elle et c'était probablement le premier depuis un sacré paquet d'années.

« Attends, je... je suis désolée. Je suis pas très à l'aise avec les gens. Mais, tu as l'air gentil. »

Elle s'était levée par réflexe et regardait dans sa direction. Elle comprendrait qu'il se détourne d'elle après la manière dont elle s'était comportée. Néanmoins, elle espérait avoir une deuxième chance d'être possiblement plus agréable.

Cédric O'Connor



Il se tourna vers elle et sourit. Il lui fit signe de le suivre et dit :
« Viens, je vais te faire visiter ! »

Et il ajouta :
« Au fait, c'est quoi ton pouvoir ? »

Puis il monta les escaliers.

Conny O'Malley



Elle se sentit soulagée quand il lui adressa un large sourire. Décidément, il sortait du lot ce garçon. Du moins, de tout ce qu'elle avait connu auparavant. Elle le rattrapa et remit son sac sur le dos. Elle restait cependant refermée sur elle-même.

« Je ne suis pas encore sûre... L'autre jour j'ai cloué mon père de près de cent kilos par terre, et je lui infligeais de terribles souffrances par la pensée. C'était la première fois que ça m'arrivait, racontait la jeune femme en se rendant bien compte que c'était une histoire sordide. »

Elle le suivait de près dans les escaliers, tandis qu'elle enfonçait la clé, les plans et son emploi du temps dans le fond de ses poches.

Cédric O'Connor



Cédric fit une grimace.

« Bienvenue au club ! Je suis télékinésiste ! Tu veux aller où ? Je suis ton guide ! »

Depuis un an qu'il était là, Cédric connaissait tous les recoins de l'école. Et avec ses insomnies, il la connaissait encore mieux que les autres élèves.

Conny O'Malley



« Oh, vraiment ? » s'étonnait la jeune fille en observant son guide. « Tu peux faire tout un tas de choses par la pensée du coup. »

Elle finit par regarder ce qui l'entourait et contempla les grands tableaux qui garnissaient les murs sans trop s'y attarder. Quand il lui demanda ce qu'elle voulait visiter, elle haussa légèrement les épaules.

« Tu connais des endroits où il y a le moins de monde possible ? »

Conny n'était pas à l'aise en société, enfin, c'était les autres qui avait du mal à la cerner. Elle préférait donc s'éloigner un maximum des endroits peuplés.

Cédric O'Connor



« Hum... Le hangar, la piscine extérieure, l'écurie et la forêt... »

Teddy s'y réfugiait souvent quand il avait besoin de tranquillité. Le hangar abritait le X-Jet. On y trouvait parfois le professeur McCoy. À cette heure-ci, la piscine extérieure était déserte. Personne ne se levait aussi tôt. L'écurie était peuplé de chevaux. Des élèves passaient parfois. Et le forêt était silencieuse, calme... Mais les élèves appréciaient ce lieu, donc ils étaient plus nombreux.

Conny O'Malley



Elle céda un léger sourire, et posait son regard sur le garçon qui lui listait les quelques lieux qu'il connaissait.

« Le hangar, j'aimerais beaucoup le visiter. »

Cette grande école lui paraissait toujours aussi effrayante, mais si le jeune homme ci-présent, lui présentait les bons endroits, elle pourrait sans doute se sentir un peu plus à son aise.

Cédric O'Connor



« Très bon choix ! Mon lieu préféré sans doute ! »

Ils étaient actuellement au rez-de-chaussée. Ils descendirent donc au premier sous-bassement et prirent un passage jusqu'au hangar.
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Suite de la scène : Discussions au hangar